12-03 Balloon_ Extraits critiques
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12-01 Baloon

PEMA TSEDEN

Né en décembre 1969 dans une famille de nomades à Thrika, un village de la province du Qinghai (l’ancienne province tibétaine de l’Amdo), à l’époque de la révolution culturelle. Son grand-père lui apprend ses premiers mots de tibétain. Les films vus dans son enfance étaient surtout des films de propagande nord-coréens ou albanais. Il a vu aussi Les Temps modernes de Chaplin.

Après des études bilingues tibétain-chinois à l’Institut du Nord-Ouest pour les nationalités, à Lanzhou (Gansu) il se spécialise en littérature tibétaine et traduction (tibétain-chinois). D’abord instituteur dans une école primaire, à partir de 1991 il publie des articles sur la littérature et l’art tibétain.


En 2003, avec une bourse d’une ONG, la Trace Foundation, il entre à l’Université de cinéma de Pékin et y suit un programme de doctorat en réalisation cinématographique et littérature. Il bénéficie d’une bourse supplémentaire pour tourner son film de fin d’études (un court métrage de 22 minutes), Grassland (rTswa thang). Sorti en 2004, le film reçoit de nombreux prix, en Chine et à l'étranger. C'est le début de sa carrière de réalisateur.


Le 25 juin 2016 Pema Tseden est arrêté à l’aéroport de Xining (Qinghai) en raison «’un incident mineur avec la police locale sur une affaire de bagages». Deux jours après son arrestation, il est hospitalisé, souffrant de nombreuses blessures aux mains et aux poignets, hypertension, douleurs dans la poitrine et au cœur, ainsi qu’une insensibilité dans plusieurs doigts.

Son arrestation arbitraire et sa torture ont mis en lumière le profilage ethnique et les difficultés auxquelles font face les Tibétains et autres minorités ethniques lors de l’exercice de leur liberté de mouvement, et ont eu un large écho dans les réseaux sociaux chinois, les médias internationaux, les groupements de défense des droits humains, la communauté tibétaine en exil et les milieux académiques, artistiques et cinématographiques. Sa renommée internationale peut avoir contribué à ses problèmes, car plus on est connu internationalement, plus on est une menace pour la Chine.


Vers 2019 Pema Tseden vit à Pékin et réalise ses films au Tibet. Bilingue, il signe ses films de son nom chinois avant d’opter pour l’emploi de son nom tibétain. Il est membre de l’association des réalisateurs chinois, de l’association des cinéastes chinois et de l’association de la littérature cinématographique chinoise.


En 2020 il publie sa nouvelle Le Médecin (traduite par Françoise Robin). En 2023 il publie son recueil de nouvelles Neige composé de Tharlo, Le Neuvième Homme, Les Dents d’Urgyän, Huit moutons, Hommes et chiens, Neige, L’Interview d’Akhu Thöpa. (recueil traduit par Françoise Robin et Brigitte Duzan)


Filmographie et récompenses: compléments

2005: son premier long métrage (du genre dramatique), The Silent Holy Stones (Le Silence des pierres sacrées) tourné dans l'Amdo, en langue locale, avec des acteurs non professionnels, obtient quatre prix, dont le Coq d’or.

The Search (Sur la route ou À la recherche de Drimé Kunden), produit par le cinéaste chinois Tian Zhuangzhuang, est présenté au 62e Festival international du film de Locarno.

2011: Old Dog (Le Vieux chien) est couronné du Golden Digital Award au Festival international du film de Hong Kong.

2012: il se rend 40e Festival international du film de La Rochelle qui lui rend hommage et le magazine canadien Cinémascope le place parmi les 50 meilleurs réalisateurs de moins de 50 ans.

2016: producteur exécutif de The Summer is Gone réalisé par Zhang Dalei, il reçoit le Cyclo d’or et le prix INALCO du Festival international des cinémas d’Asie de Vesoul pour Tharlo.

2018:son film Jinpa reçoit le Cyclo d'or et le prix du Meilleur Scénario (catégorie Orizzonti) a` la 75e Mostra de Venise.

2019: Balloon est lauréat au Festival du film et forum international sur les droits humains de Genève, est nommé Meilleur Film en sélection Orizzonti à la Mostra de Venise et, en 2020, reçoit la mention spéciale du jury au festival du film de Cabourg.

D’après Wikipedia

Pema Tseden པད་མ་ཚེ་བརྟན

(1969-2023)

«nouvelle de la disparition soudaine de Pema Tseden nous est parvenue ce lundi 8 mai. Le réalisateur tibétain de premier plan serait décédé à Lhassa à la suite d’un arrêt cardiaque, provoqué par le «de l’altitude» («poison des cols», selon l’expression tibétaine), selon le Tibet Times, journal indépendant publié en exil. Pema Tseden avait 53 ans, un film en post-production appelé Léopard des neiges (tib.;gsa') et un autre en fin de tournage, L’inconnu (tib.:mi cha med). Le cinéaste, également écrivain et traducteur, était par ailleurs bien connu des tibétologues français: il était souvent venu en France où la SFEMT avait projeté en sa présence son film The Search en 2012  et nous l'avions honoré plusieurs fois lors de ses passages à Paris. Il avait été invité à prononcer un discours lors de la séance plénière de la conférence internationale des études tibétaines (IATS) à Paris.

Pema Tseden a eu le temps de réaliser huit films, dont plusieurs ont reçu un accueil extrêmement favorable parmi les cinéphiles et les spécialistes de cinéma, mais également dans les festivals internationaux (il a été primé plusieurs fois à La Mostra de Venise et au Festival International des Cinémas d’Asie de Vesoul).

En quelque sorte, son parcours relevait du miracle: par sa détermination, sa sensibilité et son intelligence, Pema Tseden avait réussi contre toute attente et sans soutien institutionnel ou financier à établir les fondations d’un cinéma tibétain en République populaire de Chine, après des décennies de monopolisation de la représentation cinématographique du Tibet par la Chine – et par l’Occident, à l’exception du cinéma en exil de Tenzing Sonam et Ritu Sarin, qui lui ont d’ailleurs rendu un vibrant hommage.

Dans un contexte général de dépossession, Pema Tseden avait réussi à imposer la langue tibétaine dans ses films, ce qui n’était pas une mince affaire en République populaire de Chine. Il avait façonné par ailleurs une esthétique sobre mais très originale, inspirée par Kiarostami et Bergman, où les humains étaient au centre, loin du spectaculaire si souvent associé au Tibet quand il est filmé par «autres», d’où qu’ils viennent. Pema Tseden était par ailleurs timide, réservé et aussi drôle, apprécié de tous pour sa sincérité, son exigence et la qualité de son travail. S’il était un chef de file et un mentor, il n’était pas seul, et l’histoire du cinéma tibétain qui est encore courte est avant tout une histoire collective. Il y avait peu de place pour l’ambition personnelle dans un monde où tout était à construire et où l’adversité permanente dans laquelle vivent les Tibétains était parvenue à les souder autour de projets et de représentations qui défiaient l’ordre établi, en toute tranquillité et sans éclat. Il était même dernièrement devenu un mentor pour les jeunes réalisateurs chinois en Chine, dont il avait commencé à produire à son tour plusieurs films. Pema Tseden avait donc réussi l’improbable exploit de fédérer les Tibétains, fiers de ses réussites internationales même si tous ne comprenaient pas ou n’appréciaient pas toujours ses films taillés pour les cercles art et essai, les artistes chinois, et les Occidentaux cinéphiles. C’était peut-être la première et seule figure artistique tibétaine à avoir percé jusqu’en Occident et en Chine, toujours dans la dignité et sans compromis. Nous n’avons plus qu’à espérer que les nombreux jeunes Tibétains qu’il a formés si généreusement prendront la relève et se montreront dignes de l’espoir qu’il avait mis en eux, à un moment crucial et très délicat pour le Tibet, sa langue et sa civilisation. La SFEMT lui rend ainsi un dernier hommage.»


Hommage de Françoise Robin, école Pratique des Hautes études

SYNOPSIS

Au cœur des étendues tibétaines, Drolkar et son mari élèvent des brebis, tout en veillant sur leurs trois fils. En réaction à la politique de l’enfant unique imposée par Pékin, elle s’initie en secret à la contraception, pratique taboue dans cette communauté traditionnelle. La maigre réserve de préservatifs qu’elle se procure au compte-gouttes devient alors son bien le plus précieux. Le jour où elle surprend ses enfants en train de jouer dehors avec les «» volés sous son oreiller, Drolkar sait aussitôt qu’elle va devoir tout affronter: les reproches des aînés, le poids de la tradition, le regard des hommes. Et une naissance à venir

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