26 juin Été 93-Entretien avec la réalisatrice
06-02-Été 93_Synopsis

Récit autobiographique, Carla Simón livre un portrait touchant et délicat d’une petite fille frappée par le deuil. Un premier film impressionnant.

Cineworx


Pour incarner Frida, Carla Simón, qui tourne résolument le dos au mélodrame, a trouvé, avec Laia Artigas, 7 ans, une prodigieuse enfant-actrice. Capable d'exprimer, par le seul regard, l'effroi, la colère et la détresse, d'être à la fois ingénue et accomplie. De n'avoir encore rien vécu et d'avoir déjà tout vécu. Elle illumine, d'une lumière noire, ce film si naturel, où l'on glisse sans bruit de la cruauté à la tendresse, qu'on le croirait sorti d'une vidéothèque familiale. La Carla d'autrefois revit sous les traits de Laia. Cela s'appelle la résilience, et ce n'est pas du cinéma. C'est mieux que ça.

Le Nouvel Obs, Jérôme Garcin

Le premier long métrage [de C. Simón] témoigne de son désir de revisiter son passé, en tenant compte des différents points de vue des membres de sa famille, pour raconter une histoire plus complète et mieux comprendre d’où elle vient. C’est une démarche très personnelle, mais qui parvient néanmoins à atteindre une portée universelle par sa sincérité, son élan émancipateur et l’approche intimiste de la cinéaste qui reste au plus près de ses personnages.Été 93 ramène en enfance en racontant, depuis l’intérieur, l’histoire d’une famille qui se forme et d’une petite fille qui arrive enfin à s’enraciner, à nouveau.

24 Images, Clara Imbeau

Prix du meilleur premier film au festival de Berlin en 2017, Estiu 93, largement autobiographique, est un film très doux, généreux comme ses merveilleux protagonistes. Il offre aussi l’occasion d’écouter la poésie mélodique d’une langue qu’on entend trop peu au cinéma, le catalan.

Cinescribe.fr, Nausica Zaballos-Dey

  

À terme, Eté 93 s’avère un beau film sur les puissances du refoulement. Le travail imperceptible qui s’opère dans la psyché de Frida n’est autre que le lent et tortueux cheminement d’une émotion contenue qui finit par éclater au grand jour. Elle se communique au spectateur au terme d’une épopée affective où le paradis perdu de l’enfance et les cimes du désespoir n’auront jamais paru aussi proches.

Le Monde, Mathieu Macheret

Comme on tourne les pages d’un album de famille, où quelques instants figés suffisent à l’ambiance de toute une époque, le film est construit comme une suite d’épisodes centrés tantôt sur l’impertinence et le désarroi de Frida, tantôt sur la difficulté de cette famille d’accueillir un nouveau membre. Ce parti pris permet d’exposer les points de vue des différents protagonistes, et par la même de dresser un portrait de l’Espagne à l'époque. La religion et les traditions, dont voulaient se détacher les nouvelles générations, largement sont mises en avant et critiquées le personnage de la grand-mère de Frida.

Pour Frida, qui vit à Barcelone, cet été marque aussi sa découverte de la nature. La mise en scène sensorielle de Carla Simón la rend très présente à l’image comme au son, dans ce qu’elle peut avoir de somptueux et de sensuel mais aussi d’oppressant et de mortifère. Ce monde indifférent qui l’entoure permet à la fillette d’appréhender la mort dans ce qu’elle a de plus matériel et cru, loin de la magie enfantine ou de la religiosité de ses grands-parents. Le film n’est cependant pas un précis de psychologie enfantine, il s’agit surtout de confronter la douleur du souvenir, la mélancolie des blessures premières, au présent de la perception immédiate, particulièrement intense chez l’enfant pour qui tout est nouveau.

Libération, Marcos Uzal

Forçant la fillette à réciter ses prières lors de ses visites, elle fait germer dans son esprit le fantasme d’une puissance supérieure qui pourrait ramener sa mère. Or selon Carla Simón, un enfant ne peut faire son deuil que quand il a accepté qu'aucune magie ne peut ramener les morts.

Critikat.com, Laetitia Scherier

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