Un road movie social et tragique de deux adolescentes depuis la Pennsylvanie jusque New York, porté par des comédiennes formidables et un sens certain de la mise en scène.
aVoir-aLire.com, Laurent Cambon
Autant que la question de l’accès à l’avortement, c’est l’oppression masculine subie par ces adolescentes que filme la réalisatrice. Celle du beau-père d’Autumn au rôle ambigu, du garçon le plus populaire du lycée qui fait et défait les réputations, du responsable du supermarché qui les emploie, ou du jeune homme qui les aborde dans le bus et monnaye quelques baisers. Face à celle-ci, la solidarité entre ces deux jeunes filles leur permet d’aller au bout de l’aventure et de reconquérir une part de liberté.La Croix, Céline Rouden
Loin des paysages époustouflants qui habillent souvent les films islandais, Les Belles Créatures nous plonge dans la palette maussade d’un quartier de Reykjavik pour suivre les aventures de quatre adolescents qui font bande à part. Dans ce coming of age vif et cru, Guðmundur Arnar Guðmundsson explore avec finesse les méandres de la violence et de l'amitié.
Zone critique, Pauline Ciraci
Un film sur le harcèlement scolaire, par le prisme du fantastique, pour délivrer des messages puissants.
La Rédaction, Ouest France
Film de plain-pied dans l’ère du temps, Never Rarely Sometimes Always adopte très clairement un point de vue féminin. Il se place intensément du côté de l’expérience d’une jeune femme devant affronter un avortement et les violences qui vontavec, tant physiques que psychologiques. Cependant, Eliza Hittman ne regarde pas son héroïne comme une victime mais comme une combattante.’est pas une vulnérabilité mais une force qui se débat, un corps qui veut imposer sa liberté à disposer de lui-même. Pour Eliza Hittman, la violence sexiste exercée sur les femmes est une affaire de système et non d’individu. Film hyperréaliste et puissant.
Les Inrockuptibles, Bruno Deruisseau
Never Rarely Sometimes Always est un excellent film qui montre la vie pas si facile des femmes dans un pays où le MeToo reste encore finalement une manifestation très marginale. Dans le cœur de l’Amérique, dans les villes de province, les femmes subissent encore un machisme pour ne pas dire plus, protégé par la société elle-même. Dans ce pays, la première puissance du monde au rôle d’exemple pour tant d’autres, le droit à l’avortement est réduit à sa portion congrue; les centres ferment les uns après les autres, sous les yeux goguenards de son président, et même si des voix comme celles d’Eliza Hittman continuent à faire de la résistance à leur manière, la souffrance des Autumn et des Skylar, victimes de toutes les concupiscences, reste vive. Si in fine, le côté mumblecore [ nouveau cinéma intimiste indépendant lowcost] du film est celui qui prend le dessus, la belle amitié des deux cousines est finalement ce qu'on retiendra le plus du métrage.
LeMagdu ciné, Béatrice Delesalle
La metteuse en scène a pris soin de ne pas se fourvoyer en prenant ouvertement parti dans le débat qui oppose farouchement défenseurs et adversaires de l’avortement, elle ne s’érige pas en juge. Le film de Hittman n’en est pas moins une critique sous-jacente de la politique de santé de son pays et entre en résonnance -c’est d’ailleurs toute la force de son œuvre-, avec une Amérique fortement imprégnée par la rigueur de la Bible, laquelle exerce une influence sur le corpus législatif en vigueur.
Lametropole.com, Laurent Beurdeley
Ancrée dans la tradition des films-portraits et des études de personnages que le cinéma américain des années 70 avait su transcender, Eliza Hittman retrace dans Never Rarely Sometimes Always le chemin tortueux de deux adolescentes de province bousculées de part en part par une société américaine encore irrésolue sur la banalisation de l'avortement et encline à dénigrer le féminin. Si le monde extérieur demeure en partie hostile tout le long du film, la réalisatrice se gardera de ne pas tirer sur la ficelle de l'apitoiement pour deux adolescentes en mauvaise posture. Elle se concentre plutôt à créer avec les deux talentueuses actrices une relation délicate et nuancée fondée sur un lien indéfectible et pudique face au spectateur qui se matérialisera notamment lorsque l'une des deux se trouvera dans une situation malencontreuse avec un garçon soucieux d'en avoir pour son argent.
Sens critique, Thomas
Synopsis
Entretien
avec la réalisatrice
EXTRAITS CRITIQUES