Les mots qui libèrent. La voix qui engage le corps et l’âme. Le documentaire se métamorphose alors en une sorte de comédie musicale à travers laquelle chacun s’épanouit. Et nous, devant l’écran, nous voilà subjugués par le talent, émus par ces récits, et traversés par leur énergie! Au cœur de la vallée du Lot où la nature offre un festival de couleurs sublimes que filme si délicatement Cécile Allegra, eux dans leur minibus qui les conduit on ne sait où, chantent encore "On est des vivants. On est des enfants de la Terre, on est vos enfants, vos frères. On est des vivants!" Coup de cœur pour ce documentaire sublime de Cécile Allegra.
Podcast France Inter
Ainsi, à travers Le Chant des vivants, voyons-nous `l'indicible remonter lentement à la surface', selon les mots de la réalisatrice. Bien plus, le documentaire dérangeant de Cécile Allegra nous ouvre grand les yeux sur les voies empruntées -de la violence de l'exil à la jubilation en musique- par ces héros extraordinaires qui dépassent les rivages de la mort pour atteindre les territoires inquiets de la vie à rebâtir.
Le Café pédagogique,Samra Bonvoisin
Tout en finesse, ce film célèbre également ce sentiment perdu par les survivants et survivantes, et qu’ils tentent à tout prix de retrouver: l’espoir. Un documentaire important, entre l’intime et le politique, qui ouvre les yeux (quand les oreilles nous ont fait défaut) sur des faits vaguement et froidement entendus aux informations.
Abus de Ciné, Amande Dionne
Contrairement aux récits de vie exigés des candidats à l’asile, ces textes ont une fonction double: témoigner et apaiser. On s’attendrait à voir le film insister sur l’approche thérapeutique mais la capacité artistique de chacun et chacune jaillit avec une telle spontanéité que l’art passe au premier plan. Les ateliers d’expression corporelle et les exercices de chant livrent les plus belles scènes. La musique provoque et parachève la libération. La restitution des chants se fait individuellement, pour la caméra et dans des versions orchestrées. Le film se pose alors en plans fixes sur les visages, mesurant le chemin parcouru, la prouesse, et renvoyant à la responsabilité collective. C’est une course-poursuite dans l’hiver, une mort aux trousses du XXIeècle, un avertissement. Que penseront les générations futures des sociétés actuelles quand elles entendront les chants des migrants?
Revue ETUDES - Ingrid Merckx
Et c’est ça, Le chant des vivants, la force des mots mêlée à des images célébrant la douceur de la vie, comme en témoigne cette scène puissante: c’est l’été, la douceur du sud embaume la nuit, un homme se tient debout dans l’obscurité. Une voix-off s’élève dans le petit village de Conques : «suis mort. Je suis vivant. Je sais que je suis vivant, mais je n’arrive pas à y croire.» Une pleine lune éclatante apparaît derrière les collines qui enlacent le lieu.
Comment rester vivant, trouver la force de nommer ce que l’on a vécu, quand on a subi l’enfer dans des camps? Cette question taraudait la journaliste et réalisatrice Cécile Allegra, lorsqu’elle rapportait des images et des témoignages terrifiants de viols et de tortures commis dans le désert du Sinaï (Voyage en barbarie,qui a valu à Cécile Allegra et à sa coréalisatrice, Delphine Deloget,le prix Albert-Londres, en), ou lorsqu’elle enquêta sur les camps de la mort en Libye (Libye, anatomie d’un crime, 2018), voie d'accès vers l'Europe pour des migrants.
Le Monde, Clarisse Fabre
Entretien
avec la réalisatrice
EXTRAITS CRITIQUES
Synopsis