08-02- Assaut__synopsis
08-04- Assaut rencontre avec le réalisateur

Yerzhanov donne à voir une nouvelle fois son véritable sens de la mise en scène. La caméra sait très bien accompagner des dialogues drôles et colorés. Les personnages qui tentent de devenir des défenseurs s’entraînent au milieu de paysages nus et couverts de neige, tout en se perdant dans des disputes d’un autre lieu et autre temps. Il y a dans ce récit totalement original et déjanté un parti pris théâtral assumé. On croirait presque revoir sur les écrans les plumes de Ionesco ou Beckett avec ces héros maladroits et sincères, face à un chaos qui les dépasse. Il faut aller au-delà de la simple tentative de libération des enfants enfermés dans une salle dans ce drôle de film. Assaut autant dans sa construction narrative que dans la galerie de personnages clownesques et dramatiques qu’il présente, se fait le relais d’une partie du monde, obstruée par la lenteur inouïe des steppes asiatiques et l’avènement de la corruption.

AvoirAlire.com, Laurent Cambon

Assaut raconte un pays gangrené par la corruption et les abus de pouvoir, miné par la pauvreté et peuplé de types débonnaires incapables, voire dangereux…. Pourtant, pour parler de tout cela, Yerzhanov préfère ici la satire au réquisitoire. Assaut avance donc sur un mode absurde et décrit avec un humour de non-sens la prise d'otages d'une école par des hommes masqués. (.) Derrière ce funambulisme, il y a surtout le sens puissant du cadre, une maniaquerie jubilatoire (un tuyau d’abord source de gag devient une arme fatale) ainsi que l’approche surréaliste du genre.

Première, Gael Golhen

Assaut ne recule évidemment devant rien (la séquence d’ouverture, impitoyable enchaînement de bouffonnades) mais s’arroge aussi suffisamment de respirations et de moments de tension pour dynamiser son récit – et mieux le piétiner ensuite [...].

Libération, Lelo Jimmy Batista


Petit maître kazakh de la chronique sociale aux relents absurdes, Adilkhan Yerzhanov louvoie ici avec les codes du thriller dans une entreprise de déconstruction tout aussi déroutante que fascinante.

Mad Movies, François Cau

EXTRAITS CRITIQUES

Le cinéaste sait, à l’image de ses précédents films, varier les registres avec fluidité et mêler les genres de manière inattendue. La prise d’otages annonce un thriller? Oui, mais Assaut peut tout aussi bien tourner à la comédie lunaire, avec sa farandole de pleutres mascus et guignols, des gugusses tragi-comiques qui s'improvisent sauveurs et héros alors qu'ils ne savent pas manier un nunchaku sans le casser. Sur le mélange de genres, du thriller noir au pathétique rigolard, Yerzhanov rappelle en partie ce que peuvent accomplir avec succès des cinéastes de Corée du Sud. Le début du long métrage, qu’il s’agisse du compte à rebours qui apparaît régulièrement à l’écran ou de la progression de l’action, nous plonge dans une cocotte minute. Cette tension, comme on l’a dit, est quelque peu dénouée par la suite.

Thriller réduit à l’essentiel, Assaut reprend le patronyme du célèbre Assault on Precinct 13 de John Carpenter qu'il ampute de toute dimension géographique précise. Comme souvent chez Yerzhanov, l'intrigue et l'espace sont davantage utilisés pour leur charge symbolique et métaphorique, accentuant un peu plus la fonction d'un cinéma en forme de théâtre anthropologique à ciel ouvert. De la même manière, le film décide de n'attribuer ni raison, ni psychologie, ni même visage aux terroristes responsables de l'attaque. Un vide impossible à remplir et qui rend le geste d'autant plus effrayant'il est mû par la seule conviction de semer la terreur.

Les Inrockuptibles, Ludovic Béot

Le cinéaste sait, à l’image de ses précédents films, varier les registres avec fluidité et mêler les genres de manière inattendue. La prise d’otages annonce un thriller? Oui, mais Assaut peut tout aussi bien tourner à la comédie lunaire, avec sa farandole de pleutres mascus et guignols, des gugusses tragi-comiques qui s'improvisent sauveurs et héros alors qu'ils ne savent pas manier un nunchaku sans le casser. Sur le mélange de genres, du thriller noir au pathétique rigolard, Yerzhanov rappelle en partie ce que peuvent accomplir avec succès des cinéastes de Corée du Sud. Le début du long métrage, qu’il s’agisse du compte à rebours qui apparaît régulièrement à l’écran ou de la progression de l’action, nous plonge dans une cocotte minute. Cette tension, comme on l’a dit, est quelque peu dénouée par la suite. L’allégorie du sort funeste réservé aux enfants par les générations qui les ont précédés semble assez nette. Ce monde-là est absurde, mais l’absurdité n’a pas de limite. Sans trop en dévoiler sur l’intrigue, l’absurdité à l’œuvre se trouve dans l’ombre d’une absurdité plus grande encore. La corruption généralisée vide le monde de sens. La neige continue, elle, de tomber sur ce paysage dramatique, au loin les montagnes se dressent sous un ciel rose et indifférent.

Le Polyester, Nicolas Bardot

Synopsis

Rencontre avec le réalisateurs